Le Tour Auto c’est une des épreuves qui fait vibrer le cœur de la plupart des passionnés. Une Cox au Tour Auto ? Oui, en 2023, une équipe du GARAC a préparé, engagé une Coccinelle et avalé les 2.200 km de l’épreuve !
Si le Tour Auto résonne dans le coeur de tous les passionnés, c’est notamment parce que l’on y trouve une palette extraordinaire de véhicules, du sport-proto à la populaire française et des pilotes venus de tous horizons, de la star planétaire au plus anonyme…
Régulièrement, des VW Aircooled sont engagées sur le Tour Auto, avec généralement beaucoup de bonheur. L’occasion de nous intéresser à la Coccinelle n°58 engagée sur le Tour Auto 2023 par le Garac d’Argenteuil (Ecole Nationale des Professions de l’Automobile)
La Coccinelle 1303s numéro 58 a donc rallié l’arrivée à Cannes après presque 2200 kms de liaisons, 10 spéciales et 4 circuits (Dijon, Bresse, charade et Paul Ricard).
Flashback sur la genèse du projet et le déroulement de la course avec François Hecquet, un des membres de l’équipage…
F4E : François, comment vous est venue l’idée de courir le TdF Auto
« L’idée de participer au Tour Auto 2023 nous est venue lors d’une discussion avec le directeur du GARAC (école nationale des professions de l’automobile), M. Laurent ROUX. Un grand passionné d’automobile qui a immédiatement été favorable au projet et avec un soutien sans faille.
Par la suite nous avons eu le soutien de Mecatechnic qui fête en 2023 ses 40 ans, mais également de Farey Sport Auto, Delostal & Thibault, Calvet Design, Isor, Autodistribution Fradis, Vax conseils et Motul.
De plus, 2023 signe une longue liste d’anniversaire, 85 ans de la présentation de la cox, 20 ans de l’arrêt de fabrication et les 50 ans de sa participation au Tour De France Automobile.
Nous avions déjà vécu un Tour Auto en 2021 en assistance sans connaitre particulièrement les épreuves de régularité du Tour Auto et nous avons eu l’envie de nous lancer dans l’aventure pour les 75 ans du GARAC avec un véhicule à la fois éligible et populaire à restaurer avec nos étudiants. La Coccinelle s’est alors naturellement imposée.«
F4E : Comment avez-vous mis en oeuvre le projet, la durée de préparation, toutes les étapes
« Pour ce projet, nous recherchions une version 1303S, ce qui n’est pas si évident à trouver. Une fois la coccinelle trouvée, nous avons tout de suite lancé les travaux avec nos étudiants en mécanique et en carrosserie/peinture pour sa réfection intégrale.
Un vaste chantier de près de 18 mois qui a débuté par le déshabillage intégral, décapage de la carrosserie et du châssis, remplacement d’un demi plancher, remplacement de tous les éléments de carrosserie abîmés par le temps, dont certains ont été fabriqués par notre section de tôliers formeurs. Puis mise en peinture avec un hommage à la GSR avec une robe jaune et capots noirs, ré-équipement du châssis avant de recoquer et de poursuivre le remontage. »
F4E : Comment avez-vous déterminé le choix de la Cox et sa préparation châssis ?
« Le choix a été assez simple, seule la 1303S est éligible pour le Tour Auto en raison de la participation d’une 1303S en 1973.
Pour sa préparation nous avons opté pour une optimisation de son châssis avec des silent bloc en uréthane, une barre stabilisatrice avant plus grosse et des combinés filetés KW que nous avons trouvé auprès de Mecatechnic.
A l’intérieur nous avons posé des baquets confortables, mis un volant avec un rappel couleur carrosserie, une série de manos et petite série sur le gâteau, des tapis de sol noir & jaune avec l’inscription façon carrera comme nous avions sur le côté de la Cox. Après tout la Cox est l’ancêtre de la Porsche 356 et donc de la 911. Une autre fantaisie est aussi sur cette Cox : des bouchons de lames de suspension faits en imprimante 3D avec le signe Volkswagen et mis à la couleur de la carrosserie.«
F4E : Concernant la mécanique, quel parti prix avez-vous retenu ?
« Côté motorisation, notre partenaire FSA (Farey Sport Auto) a réalisé une remise en état du moteur avec quelques points d’optimisations sans non plus rentrer dans une préparation forte afin de rester dans l’esprit de l’origine.
Sans tout dévoiler de la recette, sachez que nous avons installé un vilebrequin à contrepoids de 69mm car le régime max à vide avoisine 7500tr/min et en charge 6000tr/min. Ca a aussi impliqué l’installation d’une pompe à essence électrique car la pompe mécanique aurait eu tendance à s’affoler !
Les culasses sont des CB performance avec soupapes plus larges, l’arbre à came a été changé également.
Nous avons monté aussi un allumage electronique Petronix Ignitor 1 et un échappement Vintage Speed.
Nous avons également monté sur la Cox un servo-frein mécanique avec un maitre-cylindre de 20,6mm au lieu de 19,05mm pour gagner un peu en mordant.
Dans cette configuration, nous étions à environ 10L de consommation aux 100kms pour un usage mixte durant le Tour Auto mélangeant les liaisons, les spéciales et les circuits (Dijon Prenois, Bresse, Charade, Paul Ricard)«
F4E : Quels sont les points qui vous ont posé le plus d’interrogations ?
« La grosse interrogation a été, en raison du manque de temps, de déverminer le moteur et fiabiliser la Cox. Nous n’avons pas pu faire plus de 100kms avant le départ, il fallait que tout se mette en place et le risque d’avaries, qui arrive généralement en roulage avant rallye, pouvant survenir durant le Tour Auto n’était pas négligeable. »
F4E : Les derniers préparatifs avant le départ, c’est quoi ?
« Les derniers préparatifs ont été de boucler l’assistance avec tous les outillages, matériels et pièces dont nous pourrions avoir besoin. Il faut prévoir à ce moment l’imprévisible car tout peut arriver dans ce rallye qui n’épargne ni les hommes, ni les mécaniques sur environ 2000 kms. »
F4E : Que pensez-vous de l’ambiance durant le TdF, l’accueil des autres participants, du public ?
« L’ambiance au Tour Auto est à la fois folle et impressionnante. C’est une grosse machinerie gérée d’une main de maitre par les équipes de Peter Auto.
C’est impressionnant de se retrouver parmi toutes ces autos formidables et leurs pilotes.
Mais une fois le départ pris, on est très vite à l’aise, l’ambiance entre pilotes et assistances est belle. Il y a du respect mais aussi de l’entraide et de la bienveillance.
Côté public, la Cox ne laisse pas indifférent malgré ce parterre de reines de l’asphalte !
Le long des routes le public accueille les concurrents et ne manque pas de saluer la Cox. Certains fans de Volkswagen, posent la main sur le cœur en voyant la Cox passer, les signes de ralliement à la Cox ont été présents tout au long du rallye et cela fait chaud au cœur. »
F4E : Avez-vous été confronté à des faits marquants durant l’épreuve ?
« Nous avons manqué 2 épreuves sur le parcours suite à une avarie sur une durite d’huile, le timing étant relativement serré, la moindre réparation vous fait perdre un temps précieux que vous ne pouvez combler. Cependant l’entraide des assistances est là, tous animés par la même passion et vous permet de reprendre la route.
On y croise aussi des anciens élèves et on ne peut qu’être heureux de les voir épanouis dans leur travail dans les équipes d’assistances.
Ce qui restera de ce rallye… tant de choses… le public nombreux qui montre que les automobiles anciennes ont encore une cote d’amour forte, ces sourires que l’on croise, toutes ces routes si belles, les circuits différents et les spéciales qui rythme les journées du Tour Auto. Les rencontres avec aussi bien le public, les passionnés, le staff du Tour Auto, les participants, mais aussi des étudiants qui sont venus nous retrouver à différents points du Tour Auto.
Certains pensent que le Tour Auto est un rallye touristique, quelque part il l’est par son tracé et les lieux traversés, mais il n’en reste pas moins un rallye sportif.
Quand le tour Auto se termine, malgré l’état de fatigue, on a qu’une seule envie : recommencer.
C’est une fabuleuse aventure durant laquelle on pense à tous nos étudiants qui ont contribué activement au projet et grâce à qui nous avons franchis la ligne d’arrivée à Cannes. »
F4E: François, quelle conclusion nous proposez-vous ?
« L’équipage 58 du Tour Auto 2023 tient à remercier tous nos étudiants qui ont fait un travail remarquable et sans qui rien aurait été possible, ses partenaires qui nous ont suivi en live ou à distance, le GARAC pour son soutien, Harald de Mecatechnic pour ses conseils et son assistance sur le tour Auto, Peter Auto et tout son staff qui réalisent des merveilles, mais aussi le public pour son accueil chaleureux. »
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