Réfection du nez de châssis 1302-1303

Lors de l’achat d’une Cox, il faut bien surveiller les traces de rouille, mais même en y faisant très attention, il arrive que certaines passent inaperçues, ou simplement soient trop bien cachées… Voici un bon mais triste exemple, lors de l’achat de cette 1303: la seule chose qui paraissait en bonne état et surtout sans rouille c’était le châssis.
Et pourtant … le nez de châssis allait se révéler bon à refaire. Suivez le guide […]

Voici donc, par la force des choses, le remplacement d’une partie de la tôle sous châssis d’une 1303 (modèle 1974)… Le pire ennemi d’un restaurateur de voiture ancienne c’est le rafistolage qu’ont put faire les anciens propriétaires.

Voici le châssis nu tel qu’il est apparu lors du décoquage

Decoquage 1303

C’était pas beau, mais pas alarmant… Puis lors du ponçage sont apparu certaines choses … D’abords à gauche puis à droite

Nez de chassis corrodé  Nez de chassis corrodé

Une fois terminé de poncer la zone entière voici ce que donnait le nez de châssis :

Nez de châssis corrodé

Il est clair que le Loocked de frein et probablement l’eau ont fait leur ouvrage tranquillement dans la partie inférieure du chapeau de gendarme. Et pour des raisons que l’on qualifiera pudiquement « d’obscures », le propriétaire a simplement bouché avec un peu de tout… Résine, synto et blaxon pour faire beau dessus….

Il fallût donc entreprendre de remplacer la partie malade. La première chose a faire est donc de dépointer toutes les soudure par points électrique qui dataient de 29 ans… Il y en avait un tous les 3 cm (les ouvriers, à l’époque ne rechignaient pas à la tache)

Nez de châssis corrodé

Comme la tôle n’était percé que sur la partie arrière et que le reste n’était que très superficiellement rouillé dans le poutre. Il n’était donc pas utile de remplacer la totalité de cette tôle.

Il y a une autre raison à cette décision, c’est que les deux pièces que l’on voit de part et d’autre de la poutres, sont les ancrages des bras de suspensions du train avant Mc Pherson et si ces pièces avaient dût être ressoudées cela aurait posé le problème de l’emplacement exact où les remettre (« bin là où elles étaient ! » me disent déjà pleins de gentils lecteurs bien intentionnés ).

Mais comme vous le verrez plus loin, les tôles de remplacement ( même celles  »qualité allemande » ) ne sont pas toujours exactement de la forme des tôles originales…

Apres avoir détordu les rebords de la tôle supérieure (car pour le dépointage il faut des fois tirer un peu sur la tôle tout de même) il faut passer une bonne couche (deux couches à trois jours d’intervalle en fait) de Rustol (ou tout autre bon anti-rouille). Le Rustol est un excellent anti-rouille qui constitue une gangue étanche à l’air privant le métal d’oxygène mais son application pure implique un temps de séchage assez long, ce qui a obligé à utiliser un petit chauffage électrique d’appoint dans le garage, car les travaux ce sont déroulés en hiver…

Rustol

Réparation nez de châssis  Réparation nez de châssis

Pour l’intérieur de la poutre, même punition, même combat… après avoir brossé la rouille car tout, hélas, n’est pas toujours accessible. Il faut donc  » au mieux  » enlever la rouille et quant c’est possible amener la tôle à nue… Pour ce qui est de l’application à proprement dit dans la poutre, le pinceau n’accède pas partout, donc dans ce cas du Rustol en bombe est une bonne solution, mais si l’on veut en appliquer le plus loin possible, il y a la solution de mettre le produit dilué à 50 % dans un pulvérisateur de jardin dont le jet est réglable… En réglant le jet fin cela permet d’atteindre des parties éloignés. De cette manière il est possible de traiter l’intérieur de la poutre plus loin que la fenêtre du levier de vitesse.

Attention, si on ne rince pas très vite le pulvérisateur, il est mort…et vos rosiers ne seront pas contents !

Une fois le temps de séchage respecté il est bien (mais pas obligatoire) d’appliquer une couche d’antigravillons/antirouille, qui a pour intérêt de protéger des coups par sa structure épaisse et souple. Les avis sont partagés sur l’anti-gravillon. Il est vrai que les qualités varient avec les marques et que certains ont en fait tendance à faire « éponge » et à retenir l’humidité. Même traitement pour l’intérieur du chapeau de gendarme (il est a noter que si cela est mal fait à cet endroit, il sera impossible de le refaire ultérieurement car il est entièrement fermé par la suite).

Réparation nez de châssis  Réparation du nez de châssis

Sur cette photo on distingue bien que les trous de fixation de maître cylindre de frein ont été déformés .Lors du démontage, il manquait les entretoises qui ce places normalement entre les deux tôles. Il a donc fallu détordre tout cela avant de refermer bien sure…

Là maintenant, nous rentrons dans le vif du sujet, la tôle de remplacement  »Qualité allemande ». Vu la qualité (très relative) de la peinture, il vaut mieux la passer au Rustol sur les deux faces.

Réparation du nez de châssis

Puis s’en suivi le découpage de la partie  »utile » et la présentation… Là on vit un grand moment …
Comment une tôle dite « VW » peut elle être de forme aussi éloignée de celle qui était sur le châssis il y a encore quelques jours ?
Résultats, la tôle à bien la même forme « globalement » (c’est rassurant) mais elle est plus large de près d’un centimètre au niveau le moins large (niveau de la poutre).
Au niveau de la jointure des tôles coté point d’encrage de la direction (vers l’avant du châssis) il y a un bon millimètre d’écart en hauteur, donc après avoir rabattu la tôle il n’y a plus de problèmes pour souder. Mais du coté du chapeau de gendarme ( vers l’arrière du châssis) là c’était aussi du grand n’importe quoi…

La tôle de remplacement est plus haute de près de 8 millimètres et la forme de la poutre dépasse de plus de 6 ou 7 millimètres de chaque coté, ce qui oblige à la retailler et la plier fortement pour quelle vienne en contact avec la tôle du dessous de la poutre. Le pompon c’est quand on essaie de faire concorder les trous des 4 vis de maintien de châssis… C’est quand même affligeant que, même en y mettant le prix pour de la qualité « Allemande », les pièces repro soient de si pauvre qualité…

Allez je vous laisse deux secondes de refléxion. Quand ceux de droite collent parfaitement , ceux de gauche ne sont pas en face….Normal…. 🙁
Donc il faut faire une cote mal taillée… Et du coup il faut agrandir un peu deux des quatre tous afin qu’ils correspondent parfaitement avec ceux du chapeau de gendarme juste au dessus. Une fois les soudures terminées on passe deux couches d’antirouille et une couche d’anti-gravillons (comme pour partout).

Réparation nez de châssis  Réparation nez de châssis

Pendant les travaux, il faut toujours profiter d’êtres dans le mouvement pour remplacer tout ce qui le mérite… Sur ce châssis le support de cric droit qui était très abîmé a donc été changé aussi…

Support de cric

Une fois le support de cric mis en place et soudé, il doit être lui aussi protégé contre la rouille, il faut donc le badigeonner copieusement (surtout qu’il y a des coins pas très accessibles vu le profil de la pièce) au Rustol.

Apres cela il faut peindre le châssis. Celui ci a été recouvert de deux jolies couches de peinture noire dites  » résistante au chocs » (enfin c’était marqué sur la bombe.. ).

Peinture châssis

Bien entendu ce qui est fait sous le châssis, doit l’être aussi dessus… Pour l’antigravillons vous n’y êtes pas obligés, mais comme l’antigravillons de par sa composition a une tendance à limiter les bruits de vibrations, pourquoi s’en priver ? Voici le châssis remit dans le bon sens et prêt a reprendre du service..

Réparation châssis

Ces travaux datent de l’hiver 2001/2002 et la 1303 roule maintenant depuis de nombreuses années sous le soleil et sous la pluie… Une inspection est faite chaque trimestre du châssis (dessus et dessous), pour le moment ni la peinture, ni l’antigravillons n’ont bougé. Mais c’est évidement au bout de plus de temps que cela que le verdict final pourra être prononcé…

Un dossier réalisé par Stéphane « SBZ » BIZ