Les freins à cables

« Au commencement de l’ère automobile l’homme créa les freins à câbles, puis F. Porsche créa la KDF Wagen. Dès lors les freins à câble furent dans la KDF Wagen.. »

De fait, ceux qui restaurent une VW Ancienne sont bien souvent confrontés à cet étrange système, inconnu de l’immense majorité des passionnés : les Freins à câbles. Voici un dossier dégrossisant largement le sujet […]

En fait, et pour être plus précis et situer son utilisation au sein de la gamme Coccinelle, cette technologie empruntée au cyclomoteur perdura avec le modèle Standard jusqu’en avril 1962, pour définitivement être remplacée par celle dite à commande hydraulique. Volkswagen, qui jusqu’alors exploitait deux types de châssis, Standard et Export, ou basique et luxe, unifia sa production. Dès lors, le système de freinage à commande hydraulique, apparu en avril 1950 avec le n°1-0158.253, fut généralisé.

Désormais la distinction Standard/Export se fera sur d’autres détails, moins structurels, ayant davantage trait au confort…bien que, d’avis d’initiés, il soit nettement plus confortable d’avoir à appuyer sur « de l’hydraulique » que de sans cesse avoir à doser la pression exercée par le pied sur une pédale actionnant des câbles.
Bien entendu, il ne faut pas se méprendre sur la portée de cet article ; il n’est pas ici question de vous apprendre à régler vos mâchoires, tout au plus, je souhaite vous présenter un système devenu confidentiel et propriété d’initiés (pour y avoir été confronté).

Alors…un petit retour aux origines ?

Pour des raisons d’évidente compréhension je partirai du châssis et de la pédale pour suivre jusqu’aux mâchoires le mouvement ainsi transmis.

Le châssis

Le châssis de la Standard diffère de celui de l’Export par l’absence, au niveau du chapeau de gendarme, du percement permettant à la tige de la pédale de freins d’actionner le maître cylindre. L’ouverture est latérale et se situe sur la poutre centrale.

L’autre distinction, conséquence de la première, est la présence dans la poutre centrale de quatre tubes dans lesquels circulent les quatre câbles: deux rejoignent la tête de châssis pour les roues avant, et les deux autres rejoignent tout naturellement les bras arrières de support de boite.

Le pédalier et le collecteur

Le pédalier, ou plus précisément la pédale de freins, rejoint la poutre centrale par un axe.

Photo 4

Cet axe s’emmanche dans un collecteur de câbles ayant la forme d’un fer en U, Ce collecteur, d’une cinquantaine de centimètres est terminé par une platine. Il rejoint la tête de châssis pour recevoir les quatre câbles.

Photo 5 Photo 6

Poussé vers l’avant, par l’action du pied, le collecteur entraîne tout naturellement les quatre câbles vers l’avant et actionnent ainsi les mâchoires…et la voiture freine.
Le rappel de la pédale se fera à l’aide de deux ressorts : l’un placé sur la pédale de frein (photo 4) et l’autre accroché entre le collecteur et un ergot situé à l’intérieur du châssis (photo 5). Ces deux ressorts, combinés à ceux placés au niveau des mâchoires, assurent le relâchement des mâchoires et la remise en place du mécanisme.

Le frein à main

Le mécanisme du frein à main est, dans sa conception, fort proche de celui du système à commande hydraulique…et pour cause !

Le frein à main, une fois relevé, pousse vers l’avant du châssis une tige qui, emboîtée sur le collecteur de câbles, aura pour effet d’actionner les quatre mâchoires.
Les tambours

Bien évidemment pas de cylindres de roues. Le câble, tiré vers l’avant par le collecteur, actionne un basculeur situé à l’intérieur du tambour entre les deux mâchoires, sorte d’étrier, relié au câble par une patte.

Le basculeur, actionné, transmet de façon horizontale le mouvement et écarte les deux mâchoires.
La meilleure image du mouvement que l’on puisse avoir est celle du frein de vélo à la différence qu’au lieu de serrer la jante, le basculeur écarte les mâchoires sur les tambours.

Les réglages

Au niveau du tambour deux types de réglage entrent en action.
L’un permettant de régler la tension du câble par le jeu d’un écrou et d’un contre-écrou placé à l’arrière du plateau.

L’autre, situé à l’opposé du premier sur le plateau, et qui se présente sous la forme d’un cône de réglage actionné par une vis placé à l’extérieur du plateau. En vissant, ou dévissant, le cône de réglage agit sur deux centreurs taillés en biseau et qui…, bien évidemment, centrent les garnitures.

Le contacteur de « stop »

Le système est la encore d’une simplicité déconcertante. A l’avant du châssis, le collecteur de câbles vient pousser un contacteur qui…et la suite se devine d’elle-même.

Voilà en quelques lignes résumé le mécanisme des freins à câbles ; De petites imprécisions ont pu, ça ou là, se loger. La difficulté résulte de ce que peu ont eu un jour à aborder ce type de mécanisme ; de connaissance collective il n’y a pas ou peu…chacun dans son atelier étant confronté à ses propres difficultés.