Clignotants et stops façon US avec flèches en 12V

Avertissement : Mieux vaut une ancienne qui roule sans ses flèches et avec des clignotants hideux sur les pare-chocs qu’une ancienne envoyée ad patres suite à une opération esthétique qui a mal tourné:-)

Cet article s’adresse essentiellement aux propriétaires de VW anciennes équipées de flèches de direction, c’est à dire produites avant le début des années 60.

Il traite :

– de l’utilisation de flèches 6v sur un circuit 12v

– de l’utilisation conjointe des flèches et des clignotants

– de l’utilisation d’une seule lampe par côté pour les stops et les clignotants arrières façon US

Cet article ne traite pas :

– de la restauration des flèches (voir notre dossier sur ce sujet)

– du passage en 12v d’un véhicule 6v

Le montage final reste simple pour quelqu’un qui a des notions d’électricité. Il m’a néanmoins fallu une demi-journée pour câbler la maquette et il en faudra au moins une autre pour faire la platine définitive et l’installer dans la voiture.

Si vous ne sentez pas à la hauteur, demandez de l’aide avant de commencer et pas après avoir tout débranché et fait fondre la moitié du faisceau. On a très vite fait de mettre le feu à une voiture surtout avec des fils de petite section qui chauffent au rouge immédiatement en cas de court-circuit mettant ainsi le feu à l’isolant, puis au faisceau puis au véhicule:-(

Utilisation de flèches 6v sur un circuit 12v

Le fonctionnement des flèches est très simple. Il s’agit en fait d’un électro-aimant qui actionne un levier permettant soulever la flèche à l’horizontal. Le courant nécessaire dans la bobine de l’électro-aimant pour faire monter la flèche est d’environ 5 à 6A soit une puissance de 30 à 36w sous 6v. Si vous avez déjà mis la main sur une ampoule de phare allumée, vous comprenez que même d’origine avec plus de 30w dans la bobine la flèche va chauffer. Alors imaginez si vous lui envoyez du 12v !

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Si on garde la même bobine et qu’on double l’alimentation en passant en 12v, le courant sera lui aussi doublé. La puissance, elle, sera multipliée par 4 soit plus de 120w à dissiper dans la bobine qui va fondre rapidement.

Une solution consiste à refaire le bobinage de l’électro-aimant pour que la flèche fonctionne en 12V. C’est un calcul de section de fil pour la résistance et de nombre de tours pour le bobinage. C’est fastidieux mais c’est propre sans modification du faisceau d’origine (cf article restauration flèches).

Une autre solution consiste à faire croire à la flèche qu’elle est toujours alimentée en 6v en la plaçant en série avec une résistance de puissance chargée « d’absorber » les 6v supplémentaires. Le calcul de la résistance se fait avec le célèbre U=RI qui nous donne R=1,2 ohms pour I=5A

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Pour ceux qui voudrait économiser une résistance, il est possible de la monter avant la manette. L’inconvénient est qu’il ne sera plus possible de brancher autre chose que les flèches après la manette comme je vous propose de le faire dans la suite de l’article.

Il existe de nombreux modèles de résistances de puissance. On les choisit en fonction de la puissance à dissiper. Dans notre cas, la résistance encaisse 5A sous 6v comme la flèche soit 30w à évacuer. J’ai choisi ce modèle chez Conrad parce qu’il était facile à fixer et qu’il avait une bonne tête. En plus le boîtier peut dissiper 50w ce qui donne une bonne marge.

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Il est possible d’utiliser des dominos pour connecter les résistances de puissance au circuit mais l’idéal reste le fer à souder et la gaine thermo pour faire quelque chose de propre. Pour une meilleure dissipation de la chaleur, on fixera de préférence les résistances sur une platine en alu ou directement sur la tôle. Sauf à vouloir s’embêter à les fixer dans les montants avec les flèches l’idéal est de les mettre derrière le tableau de bord.

Utilisation conjointe des flèches et des clignotants :

Le fonctionnement des clignotants n’est pas beaucoup plus compliqué que celui des flèches. On utilise toujours la manette pour allumer les lampes de droite ou de gauche. La fonction clignotement est assurée par une centrale qui peut-être électro-mécanique (2 broches) ou électronique (3 ou 4 broches). Sur les schémas, j’ai dessiné des centrale à 2 broches pour simplifier mais ça ne change rien, la 3ème broche étant généralement une masse et la 4ème une connexion pour le répétiteur de tableau de bord de certaines voitures.

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Dans le schéma ci-dessus, si on tente de brancher les flèches de chaque côté en parallèle sur les lampes, on va avoir des flèches « clignotantes » qui vont monter et descendre au rythme de la centrale. C’est du déjà vu et certains peuvent trouver ça drôle mais je ne suis pas sûr que le levier des flèches apprécie la manœuvre sur le long terme.

Pour que les flèches restent sorties pendant que les lampes clignotent, il faut les placer avant la centrale mais il faut aussi qu’elles soient placées après la manette sinon les deux flèches seront sorties en permanence. D’où l’idée d’utiliser deux centrales, une pour chaque côté. Elles seront placées après la manette permettant ainsi de disposer d’une alimentation fixe pour les flèches et d’une alimentation intermittente pour les lampes.

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Avec un interrupteur double, il est facile de compléter le schéma précédent pour faire un warning. Dans ce cas on aura intérêt à avoir des centrales identiques à droite et à gauche, de préférence électronique, pour que les lampes clignotent à la même vitesse. Sinon effet sapin de Noël garanti et indulgence du contrôleur technique requise 🙂

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Utilisation d’une seule lampe par côté pour les stops et les clignotants arrières façon US :

Le schéma précédent montre qu’il est possible de commander avec la même manette les flèches et les clignotants mais où mettre les clignotants sur un véhicule qui en est dépourvu à l’origine ?

Comme mentionné au début de cet article, certains ajoutent des feux oranges de chaque côté sur les pare-chocs. D’autres n’hésitent pas à monter des feux plus récents intégrant le clignotant.

Pour ceux qui veulent conserver les feux d’origines, l’idée est d’utiliser la lampe des stops pour le clignotant. Ceci impose un fonctionnement un peu spécial des feux quand on veut tourner et freiner en même temps puisque le stop placé du côté du changement de direction se mettra à clignoter alors que l’autre restera fixe.

Pour réaliser cela, j’utilise deux relais inverseurs. Ce sont des relais qui disposent d’un contact fermé au repos et qui seront placés en série avec les lampes de stop. Ainsi, si on freine et que les relais ne sont pas activés le courant passe et les stops s’allument.

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Maintenant, si on commande chaque relais avec les clignotants, on va couper l’alimentation de la lampe de stop par le contacteur de la pédale de frein et la relier à la centrale clignotante.

Certains diront qu’il existe des commodos spéciaux (accessoire d’époque je pense) permettant de faire la même chose pour les stops et les clignotants arrières. C’est vrai mais c’est cher et il faut également mettre les mains dans le faisceau électrique et installer des clignotants à l’avant.

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Ce montage est destiné à l’Ovale 54 d’un membre du Viking’s Cox Club. Le répétiteur de clignotants/flèches au tableau de bord reste d’origine, c’est la pointe de la flèche qui vient faire masse pour allumer le témoin.

Je vous propose maintenant de détailler avec moi la mise en oeuvre et le fonctionnement du système en video HD :