Lorsque tout va bien, on y pense pas. Et si bon nombre d’entre vous sont incollables sur les soupapes, les arbres à came ou les vilebrequins à contrepoids, bien peu se sont soucié du fonctionnement du circuit de charge de leur VW…
Heureusement pour nous, Etienne JUE s’est penché sur la question et nous livre tous les secrets du couple de la semaine: Mlle Dynamo et M. Régulateur […]
La batterie perd son énergie au démarrage puis dans les différents récepteurs de la voiture ( essuie-glace, phares, allumage, sono, etc. … ). Pour ne pas se retrouver avec une batterie déchargée, il y a donc nécessité d’avoir une source électrique qui non seulement recharge la batterie des efforts consentis au démarrage, mais assure également l’alimentation des différents récepteurs.Pour produire un courant, il faut un appareil rotatif constitué d’un induit (anneau ou cylindre sur lequel sont enroulées des spires de fils soumises à des variations du flux inducteur), et d’un inducteur, créant un champ magnétique (aimant ou électroaimant.)Si l’inducteur est un aimant permanent, la génératrice est appelée : MAGNETO, que l’on trouve sur les voitures d’avant guerre et sur les cyclos à pédales. Si l’inducteur est un électroaimant, la génératrice est appelée : DYNAMO. Si elle est munie d’un collecteur redressant le courant, elle produit du courant continu, et ALTERNATEUR s’il ne possède pas de collecteur.
L’ALTERNATEURL’alternateur débite du courant alternatif (changeant de polarité en permanence) mono ou multi-phases, redressé ensuite par des diodes, sorte de petits portillons électriques, qui laissent passer le courant dans un sens, toujours le même, pour produire le courant continu, le seul capable de charger une batterie. Pas majoritaire sur les VW Aircooled, nous le laisserons de coté.Il est composé de 2 parties : 1) le rotor : son rôle est de créer un champ inducteur tournant, dont les déplacements devant les enroulements du stator engendreront dans ceux-ci, les forces électromotrices qui produiront le courant. L’alimentation du rotor se fait par deux bagues isolées situées sur l’axe du rotor et par deux balais montés sur l’un des flasques paliers. 2) le stator : la partie fixe est composée d’une carcasse cylindrique à l’intérieur de laquelle sont fixées les bobines, en nombre variable suivant le nombre de pôles du rotor. C’est dans ces bobines qu’apparaissent les forces électromotrices induites qui s’ajoutent les unes aux autres. LA DYNAMO
Principe LE REGULATEUR Son rôle : La Partie conjoncteur-disjoncteur : Pour empécher le retour de courant vers la batterie le régulateur comporte un étage «Conjoncteur-Disjoncteur» qui doit, premièrement, assurer la fermeture du circuit Dynamo -> Batterie lorsque la tension dynamo est supérieure à celle de la batterie, et, deuxièmement, assurer l’ouverture du même circuit dans le cas contraire. Le Principe La FEM. de la dynamo est proportionnelle à la vitesse de rotation du moteur. Lorsque ce dernier tourne à environ 1000 tr/mn, la tension dynamo est supérieure à celle batterie et le CD ferme le circuit: il y a conjonction. Si la vitesse moteur diminue, le CD ouvre le circuit: il y a disjonction. Ce mécanisme est essentiel, il évite que la batterie ne se décharge dans la dynamo. La Partie régulation : Le régulateur doit maintenir, quelle que soit la charge demandée et la vitesse de rotation du moteur, une tension stable (7-8 V pour une batterie 6 V ; 14-15 V pour une batterie 12 V) Le Principe: La fém d’une dynamo est proportionnelle à deux paramètres :
Pour garder une tension stable, il faut chercher la constance du produit NF. C’est à dire que lorsque la vitesse de rotation ( N ) augmente, on va faire diminuer F et inversement, lorsque la vitesse de rotation va diminuer, on va faire augmenter F. Pour cela, on utilise le circuit suivant : Lorsque N augmente, on augmentera la valeur de la résistance variable R afin de diminuer le courant dans la bobine d’excitation et donc de diminuer le flux F. Lorsque N diminue, on effectue l’opération inverse. L’idéal est de pouvoir faire un tel ajustement de R progressif et automatique. Mais, pour une question de coût et de technologie à l’époque (les transistors n’existaient que pour les militaires), on n’a pas utilisé cette solution sur les autos. En pratique, l’évolution progressive de la résistance R est remplacée par un tout ou rien: soit on insère une résistance de valeur R, soit on ne met rien (on shunte la résistance) Régulation de tension simplifiée Grâce à ce mécanisme, la tension U est ainsi maintenue entre deux valeurs voisines, et en moyenne, on a une tension constante comprise entre ces deux valeurs. Etude du fonctionnement Echauffements PANNES DU CIRCUIT DE CHARGE/REGULATION: Si la lampe de charge d’allume en roulant, que faut-il faire ? Tout d’abord, s’arrêter immédiatement. Cela peut ne pas être un problème électrique mais tout simplement la courroie d’entraînement qui s’est cassée. La dynamo, ne tournant plus, ne fournit plus d’énergie et la lampe s’allume. Le gros problème est que le ventilateur est monté en bout de la dynamo, sur le même axe. Donc si ça ne tourne plus, il n’y a plus aucun refroidissement et on peut faire de gros dégâts au moteur en quelques centaines de mètres. C’est pour cela qu’il faut toujours une courroie d’avance dans la voiture (et les clés qui permettent d’ouvrir la poulie pour changer cette courroie). Si la courroie est bonne, la dynamo ou le régulateur sont en cause. Le régulateur ne peut pas être réparé. Il est automatiquement à changer s’il est défectueux. Toujours débrancher la batterie quand on change le régulateur (c’est d’ailleurs vrai à chaque fois qu’on fait une intervention électrique) . Par expérience, la plupart des pannes électriques sur une voiture ancienne sont dues à l’oxydation des masses et des cosses, à la rupture d’isolant des fils électriques qui deviennent cassants avec l’age et aux fils cassés par une contrainte quelconque mais qu’ils subissent depuis des années.Les quatres bornes situées sous le régulateur sont, de droite à gauche :
Toutes les mesures se font au multimetre, il y à des modéles simple et numériques en grande surface pour moins de 50frs, d’une precision suffisante.
Si la dynamo est soupçonnée, et après l’avoir démontée il faut vérifier :
Les autres éléments du stator n’ont généralement pas de soucis. C’est simple donc fiable. Un fil coupé dans l’enroulement autour d’une masselotte ou dénudé est quasiment impossible. Nettoyez juste et jetez un coup d’œil de contrôle Sur le rotor,
Ne jamais passer de toile émeri sur le collecteur pour le faire briller. Ca n’améliorera pas la conductivité du collecteur : un collecteur de couleur légèrement marron est signe de bonne santé. De plus les rayures ne feraient qu’user vos charbons neufs Le vernis des enroulements peut avoir, par endroits, des éclats car il finit par vieillir et s’effriter. Il sert à isoler les fils les un par rapport aux autres dans le même enroulement (la même « spire ») car ces fils ne sont pas en parallèle mais en série : entre deux fils côte à côte il y a une différence de tension,et à tenir l’ensemble. Il a donc un rôle mécanique et électrique. Cela se répare à l’Araldite, colle époxy bicomposant, qui répond aux deux propriétés. Badigeonner d’Araldite les endroits endommagés et laisser durcir.Il ne reste qu’à tout remonter et maintenant, vous saurez pourquoi votre lampe s’allume ou s’éteint !. Ne pas oublier de rebrancher la batterie… Un dossier rédigé par Etienne JUE |