Les jantes Fuchs sont apparues en 1966, avec la Porsche 911S 2 litres et leur production en grande série a perduré jusqu’en 1989. Les qualités de ces jantes résidaient dans leur légèreté et leur solidité, grâce à un procédé de forgeage de l’alliage, associé à un dessin devenu intemporel.
Faciles à trouver sur le marché de l’occasion, leur cote ne se dément pas, mais leur état peut-être très variable, avec des coups de pierre, des rayures et bien entendu une peinture en mauvais état. D’où l’intérêt de les repeindre pour leur redonner l’allure du neuf !
Avant de peindre, on se préoccupera d’abord de faire disparaitre les rayures, coups et autres accidents de la vie que nos Fuchs ont subies au cours de leur (longue) vie. Polissage, polissage satiné, chromage … toutes les finitions sont accessibles, soit avec de l’huile de coude, soit en faisant effectuer ce travail chez un spécialiste du traitement de surface.
Nous partons sur une finition « polissage satiné » qui est la finition se rapprochant le plus de la finition anodisée de la jante Fuchs d’origine. Compter 70 euros par jante pour ce type de travail chez un pro, cabochon inclu.
Concernant la peinture, deux écoles :
– le masquage des parties polies au ruban adhésif
– le remplissage de peinture de la zone à peindre
C’est cette seconde méthode que nous allons décrire. En effet, le masquage au ruban adhésif se révèle fastidieux et au final il est extrêmement difficile de garantir l’uniformité du masquage au même niveau sur les 5 branches et sur tout le pourtour de la jante.
Tant qu’à restaurer la jante, autant lui offrir une finition parfaite !!
Pour notre méthode, nous allons donc masquer l’ARRIERE de la jante, avec du scotch d’emballage large.
Une fois que l’on a vérifié que tout est bien étanché (n’oubliez pas de boucher l’emplacement de la valve si vous peignez la jante nue), on place la jante sur une bassine du bon diamètre et l’on vérifie la parfaite horizontalité de l’ensemble à l’aide d’un niveau.
Une fois que la roue est parfaitement positionnée et bien calée, nous commençons à verser très délicatement et TOUT DOUCEMENT notre peinture. Nous avons retenu une laque mate à l’huile (glycero), en raison de son excellente adhérence sur les métaux, de sa résistance et de sa relative rapidité de séchage. On verse donc la peinture jusqu’au niveau retenu pour la limite peinture/métal nu.
On laisse reposer la peinture 3 ou 4 minutes, puis avec une longue lame de cutter, on va percer délicatement le ruban adhésif au centre des ouvertures de la jante entre les branches, pour que la peinture coule dans la bassine. On prendra bien soin de procéder tout doucement, afin de ne pas créer de variation du niveau de la peinture, sinon tout est à refaire !
On laisse s’écouler la peinture dans la bassine et une fois que tout s’est écoulé, on ôte par enfoncement l’essentiel des adhésifs restants afin d’évacuer tout résidu de peinture liquide. Au bout d’une dizaine de minute, la jante est manipulable. On nettoie les traces de peinture sur l’arrière de la jante avec un peu de dissolvant.
On récupère la peinture de la bassine pour faire les autres jantes et autant de fois que l’on a de jantes à peindre !
La finition est superbe, les lignes sont parfaites, les niveaux de peinture sont homogènes sur chaque branche, il n’y a pas ces désagréables petits effets « dent de scie » que l’on retrouve souvent au décollage du masquage et surtout on a utilisée une véritable peinture à l’huile, très résistante aux chocs et aux intempéries, par opposition aux peintures en bombe trop fréquemment utilisée pour repeindre les jantes à la maison !
Un dossier de Christopher RUNGE, adaptation Philippe LEVIEZ