Les Karmann-Ghia souffrent d’un mal endémique: l’usure des charnières supérieures des portes. Avec le temps, celles-ci prennent du jeu et à l’ouverture, la porte s’affaisse de quelques millimètres, parfois plus. Et à la fermeture, on ressent le besoin de « soulager » la porte, afin qu’elle se ferme correctement … Lorsque l’on en est arrivé là une seule solution s’impose: le remplacement des charnières. Petit mode opératoire […]

Comme à l’accoutumé, notre cobaye est un coupé Karmann-Ghia de 1965. De longue date, les symptômes étaient présents, si bien qu’il était difficile de fermer la porte conducteur sans franchement « soulever » celle-ci. Il faut dire à décharge de Karmann, que la longueur des portes du KG et surtout leur poids (plus de 20 kg !) sont largement supérieurs à ceux d’une Cox ! Sans même parler de l’entretien qui stipule de huiler les charnières tous les 5.000 km… N’y revenons plus, le mal est fait depuis longtemps, cherchons plutôt les remèdes.

A l’examen visuel, on se rend compte que si les charnières supérieures sont très usées, les inférieures restent tout à fait correctes. C’est normal, c’est celles du haut qui encaissent l’essentiel du porte à faux …

Premier choix à faire: réparer ou remplacer ? On peut tenter la réparation, en rechargeant en métal puis en reperçant. L’opération est complexe et hasardeuse, en plus elle immobilise la voiture le temps des opérations. Un petit coup de fil en Allemagne me confirme que l’enjeu ne vaut pas le coup. Un set neuf vaut moins de 80 Euros. Pourquoi en Allemagne me direz vous ? Parce que jusqu’à preuve du contraire, aucun pro français ne propose ces pièces … 5 jours plus tard, les charnières neuves sont arrivées.

Si le démontage des huit grosses vis est évident, le schéma du manuel d’atelier VW m’indique que le système de blocage en position ouverte se développe à l’intérieur de la porte. On débloque les huit grosses cruciformes en priant pour qu’elles ne soient pas soudées (auquel cas il faudra jouer du WD 40 comme à l’habitude) et l’on pense à bien bloquer la porte en position ouverte en la faisant reposer sur une caisse en bois à son extrémité (les caisses de vin de Bordeaux sont parfaites). Songez qu’elle ne sera plus soutenue lorsque la charnière du haut sera déposée.

On attaque le dégarnissage de la porte, en démontant la commande d’ouverture et la manivelle de vitre, en chassant la goupille (flèche)

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On dépose avec précaution la garniture et on observe « comment c’est foutu » par le trou ménagé à coté de la palette (flèche)

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Et là on tombe sur la principale difficulté de l’opération …

On se rend compte que pour sortir la charnière du coté porte, il est nécessaire d’ôter les deux axes guidant le gros caoutchouc de maintien de la porte en position ouverte. Leur têtes et leurs extrémités ne passent pas dans le logement prévu sur la porte qui correspond « juste » au moulage de la charnière (pointillé rouge de la photo)

Je met le problème en évidence sur une charnière neuve sur l’établi en raison de l’impossibilité de prendre une photo de l’intérieur de la porte. Bref, ça coince au niveau des 4 flèches …

Il ne reste plus qu’à déposer les deux axes. Le problème, c’est qu’après 37 ans de vie passés à l’humidité de la portière, ils sont bloqués… De plus leur situation peu accessible ne permet pas d’y appliquer une force significative. Bilan ? Perception du Dremel et on cisaille …

Victoire; la vieille charnière est extraite … Cliquez sur la photo ci-dessous pour visionner la vidéo (237 ko) montrant le jeu. Impressionnant !

Il ne reste plus qu’à remonter la charnière neuve de remplacement. On en profite pour mettre un caoutchouc de blocage neuf, des axes et des circlips neufs et tester l’assemblage et le fonctionnement à vide avant de positionner le tout dans la porte.

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Le remontage ne pose pas de problème particulier. Les pièces NOS fournies s’adaptent sans problème, les axes et le caoutchouc neufs coulissent sans problème dans leurs logements.La dernière étape consiste à régler l’alignement de la porte sur la carrosserie. Le réglage par rapport à l’aile avant s’effectue au niveau du serrage des 4 vis du montant de porte, le réglage de la fermeture et de l’alignement avec le flanc AR s’effectue au niveau de la gâche, qui est réglable suivant deux axes. Et vous ne mesurez pas le bonheur d’avoir ensuite des portes qui se ferment toutes seules, d’un faible pression ou par leur simple poids… Durée des opérations : 1h30 par charnière, photos comprises …

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