Fruit des accords commerciaux signés en 1967 entre Volkswagen et Porsche, la 914 ne connut qu’un succès d’estime malgré un potentiel technique énorme. Mal née ou tout simplement mal aimée, cette voiture originale fait 30 ans plus tard la joie de nombreux puristes, le tout au prix d’un coupé Karmann-Ghia…
Découverte de la Volkswagen Porsche 914/4 […]
A la fin des années 60, Ferry Porsche trustait les victoires dans les plus prestigieuses épreuves, confortant le prestige de la 911. Il nourrissait toutefois le secret de lancer une voiture de plus grande diffusion, avec un constructeur disposant d’un réseau commercial bien implanté. Nordhoff, le boss de Volkswagen répondit « Ok » en 1967 à un projet d’étude et de prodution d’un modèle commun portant le monogramme des deux marques…
Dans les grandes lignes, le projet prévoyait l’étude par les équipes Porsche d’un coupé deux places propulsé par le moteur de la VW411, un Flat4(ever) de 1,7L équipé de l’injection électronique Bosch. La compétition ayant démontré l’avantage indéniable du moteur central, ce fut cette solution qui fut retenue. Le projet avançait bien jusqu’à la disparition de Nordhoff, survenue en avril 1968… Son remplaçant Kurt Lotz remettait en question certains points du contrat avec Porsche, ces contretemps faisant augmenter le coût des études. Quoi qu’il en fut la « Volkswagen Porsche 914 » fut présentée au salon de Francfort en octobre 1969. Deux versions étaient proposéesà partir du millésime 1970:
Assez logiquement, nous nous attarderont sur la 914/4, dont la carrière fut plus heureuse que celle de sa grande soeur, puisqu’elle resta au catalogue jusqu’au millésime 1976 et fut vendue à près de 120.000 exemplaires alors que la 914/6 disparut du catalogue Porsche en 1972, après que seulement 3.360 exemplaires fussent vendus… En terme de motorisations, la 914/4 reçu successivement des moteurs VW type 4 de 1.7L – 80cv, un 1.8L – 85cv (très éphémère) et principalement un 2L – 100cv. De silhouette très basse et tendue, presque symétrique, la 914 était proposée en version Targa, ce qui permettait aux claustrophobes de s’aérer à leur guise. Le segment de pavillon amovible se logeait dans le coffre arrière. En l’absence de « compartiment moteur », le propriétaire de la Porsche 914 disposait de deux coffres à bagages, un de 160L à l’avant et un de 210 L à l’arrière. Coté équipement, c’est du fonctionnel à la mode teutonne, copie quasi-conforme de celui de la 911. Techniquement, la coque autoportante était fabriquée à Osnabrück, par Karmann. La boite de vitesse était une Porsche à 5 rapports alors que le freinage faisait appel 4 disques, non ventilés. La suspension avant reprenait le principe de la 911, à savoir un dispositif par jambes McPherson et barres de torsion longitudinales. A l’arrière, on retrouvait un dispositif de guidage soigneusement conçu. L’essieu AR oscillant à triangles était calculé de façon à ce que les variations de pincement et de carrossage favorisent la tenue de route ! Pour l’anecdote, on notera que le pare-brise était déjà « collé » par procédé électromagnétique, à l’image de la tendance générale actuelle… En 1970, les chromes faisaient encore partie des canons de l’esthétique, comme en attestent les pare-chocs de la 914 ! Au niveau des performances, la 914/4 affichait dans sa première version, un rapport poids/puissance de 11.25 kg/cv. Tableau des caractéristiques de la Volkswagen Porsche 914/4
Boudée par les Porschistes, méconnue des passionnés VW, la 914/4 reste une formidable voiture en raison de son architecture technique issue de la compétition et qui se révèle capable de performances étonnantes dans la version 2L. Avec une cote oscillant entre 5.000 et 12.000 Euros (selon l’état, bien entendu) soit l’équivalent d’un coupé Karmann-Ghia, elle reste un moyen très abordable de concilier l’esprit VW Aircooled et le monde de la performance… |