Si en terme de préparation moteur d’époque les productions Judson ou Okrasa sont bien connues, la préparation de Wolfang Denzel est bien plus confidentielle. C’est bien dommage, car c’est aussi la plus aboutie de la période 1952-1960…
Flat4ever.com lève enfin le voile sur cette motorisation exceptionnelle […]
Dès 1952, bien avant que le kit Judson ne se mette à « souffler » dans le moteur VW et que Gerhard Oettinger ne donne naissance au célèbre kit Okrasa qui réutilisait bon nombre d’éléments du Pied-Moulé VW, Wolfgang Denzel, un ancien coureur motocycliste Autrichien, développait et commercialisait une préparation moteur sur la base du moteur Volkswagen, en s’inspirant fortement des solutions développées par Porsche sur les premières motorisation 356…
Le résultat, ce n’est ni plus ni moins que la préparation la plus aboutie jamais commercialisée, sur base de moteur « Pied Moulé »… Le « moteur Denzel » ainsi rebaptisé, développait en 1954 plus de 85 cv dans sa version compétition, 65 cv à 5400 trs/min dans sa version intermédiaire « S » et 54 cv à 4700 trs/min dans sa version « tout public »… Des chiffres à comparer avec les 48cv d’un Judson et les 52 cv à 4800 trs/min d’un Okrasa (et encore, à partir de 1956 seulement, avec le vilebrequin Empi)…
Pour arriver à ces résultats, Wolfgang Denzel a pris le parti d’une classique augmentation de cylindrée, en jouant à la fois sur la course du vilebrequin (passant de 64 à 67 mm) et sur le diamètre des cylindres/pistons (passant de 77 à 78mm) du pied moulé, arrivant à une cylindrée exacte de 1281cc… En fait, pour arriver à doubler la puissance du Pied-Moulé VW, Denzel allait bien plus loin que tout ce qui avait été proposé jusqu’alors sur les moteurs VW et remplaçait :
et en plus sur la version « S »
La solution technique retenue la plus innovante est sans doute le remplacement des cylindres/pistons et bielles VW en acier par des cylindres, pistons et bielles en alliage d’aluminium, très légers. Les pistons Denzel possédaient également un segment pare-huile sous le maneton de bielle. A coté de ça, le vilebrequin 8 pions forgé et équilibré de 67 mm de course fait presque « courant » !
Les tiges de culbuteurs recevaient une tête articulée (comme sur le moteur Porsche 356). De son coté, la rampe de culbuteur spécifique présentait des bras de bascule plus courts queu ceux d’origine en raison de l’inclinaison de 5° des soupapes dans les culasses, permettant un meilleur design des conduits d’admission… Bien entendu, les culasses Denzel avaient reçu leur part d’innovations techniques et présentaient des spécificités très interressantes :
Les culasses Denzel sont facilement identifiables à travers leur taille impressionnante, mais essentiellement grâce à leur plan d’admission en forme de « binocle ». La différence entre les culasses Denzel (à gauche) et VW stock (à droite) est flagrante ! Pour les installer dans le moteur de la Coccinelle, il était nécessaire de retoucher les toles moteur origine… Pour alimenter le tout, le choix de Wolfgang Denzel s’est porté sur deux carburateurs Solex 32 PBIC (1300) ou Solex 40 PII (1300 « S »). Là encore, la filiation avec les solutions Porsche est flagrante ! Un filtre à huile Fram accompagnait le tout, au moins autant pour donner le « look Porsche » au moteur que pour améliorer le système à crépine d’origine VW. Au final, avec le 1300 54 cv Denzel annonçait 150 km/h pour une Ovale, avec des « reprises absolument foudroyantes ». Le 1300 « S » de 65 cv était annoncé pour 165 km/h mais sur les Karmann-Ghia seulement, l’aérodynamisme moins favorable de la Cox limitant grandement son gain de vitesse. Si la diffusion du Kit Denzel fut relativement faible, c’est pour deux raisons principales:
Un rare cabrio 1300 « S » Denzel immatriculé en Autriche, lors du dernier Liège-Rome-Liège En 1954, une Ovale DeLuxe coûtait environ 1500 $ aux USA… Augmenter ce prix de près de 50% pour obtenir des performances comparables à celles d’une Porsche 356 n’était pas donné à le tout mondre. Et lorsque à partir de 1957 Porsche passa à des motorisations nettement plus musclées, l’intérêt de la préparation 1300 Denzel, même si elle offrait encore la solution la plus puissante sur base de pied-moulé, perdait son principal attrait, celui de faire jeu égal avec les 356… L’entreprise Denzel ferma ses portes en 1960… Deux culasses Denzel (gauche) cotoient deux culasses Okrasa (droite) sur l’étagère d’un chanceux Aujourd’hui, quelques culasses Denzel « traînent » encore dans les Swap-Meet ou sur les étagères des accrocs de la prépa sauce « Old Speed » et servent à des préparations « maison » mais elles sont difficilement exploitables sans leurs soupapes et tiges de culbuteurs spécifiques… En Europe, une poignée de VW pré-1960 équipées de cette fabuleuse motorisation sont encore recensées. Documentation : Site Web évoquant le kit Denzel: www.OldSpeed.ch |